DEAD OR ALIVE
S’il n’y avait qu’un seul film à retenir parmi la soixantaine de ceux qui constituent la filmo de Takashi Miike, ce serait sans conteste Dead or alive!
Il s’agit en réalité d’une trilogie, mais l’aura qui l’entoure a fini par en faire un objet cinématographique unique.
Dans le premier volet, un policier véreux et un yakuza s’affrontent sans pitié. Dans le deuxième, deux tueurs pourchassés par leurs patrons respectifs s’allient pour tenter de retourner la situation. Quant au troisième, il consiste en une lutte futuriste entre un gouvernement manipulateur et des révolutionnaires suréquipés.
Dès la séquence introductive du premier épisode, le ton est donné: des images saccadées de viols, de meurtres et de shoots d’héro s’enchainent à toute allure sur fond de musique frénétique. Ce qui va suivre s’annonce trash, et ça l’est! La fascination du cinéaste pour la violence et le sexe trouve ici une matérialisation particulièrement sauvage.
« A côté Kill Bill, c’est dysneyland » annonce fièrement la jaquette du DVD. Force est de constater que pour une fois, il n’y a pas tromperie sur la marchandise.
On pourra regretter toutefois que cette radicalité s’efface quelque peu dans le deuxième épisode. Plutot poétique, il est surtout marqué par l’inspiration « décalée » de Miike et confine presque à l’onirisme par certains aspects. Toutefois, les affaires reprennent dans le troisième, orienté SF ultra bourrine et survitaminé au bazooka.
L’originalité de cette trilogie au regard de l’interminable filmo du réalisateur, c’est la manière dont elle condense ses sujets fétiches et ses méthodes provocatrices. Banditisme, crime, peur du futur, déviances sexuelles, ésotérisme malsain, grands rails de coke… tout y est (ou presque).
RÉALISÉ PAR: Takashi Miike
ANNÉE: 1999